Fritz Jean piégé par les faits : manœuvres politiques et confusion entretenue autour des contrats de l’État

La récente lettre du Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean, adressée au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, soulève de nombreuses interrogations non seulement sur la forme mais également sur les intentions. Alors que cette correspondance exige des explications sur des contrats stratégiques de l’État, il s’avère qu’elle a été communiquée à la presse avant même d’être transmise à la Primature, ce qui constitue une grave entorse à l’éthique institutionnelle.

Mais au-delà de la méthode douteuse, le fond même de la lettre soulève un malaise bien plus profond.

▪️ Un contrat antérieur au mandat du Premier ministre

Selon les révélations de Clin d’Oeil Info, le contrat entre l’Autorité Portuaire Nationale (APN) et Caribbean Port Services (CPS), pour une durée de 27 ans, aurait été signé sous le gouvernement d’Ariel Henry, le 4 décembre 2023, bien avant la nomination de l’actuel Premier ministre. Chercher à impliquer ce dernier dans un acte administratif antérieur à son entrée en fonction s’apparente donc à une manipulation grossière ou, à tout le moins, à une désinformation volontaire.

▪️ Quand le CPT signe lui-même des contrats sensibles

Plus étonnant encore : dans le même temps, le président du CPT, Fritz Jean, a lui-même apposé sa signature sur un contrat relatif à la sécurité, dont des copies circulent déjà. Cette double posture — juge et partie — interroge sur la sincérité de sa démarche actuelle. Pourquoi exiger des comptes sur des actes passés, tout en engageant lui-même l’État sur des questions tout aussi stratégiques ?

▪️ Le dossier du système de passeport : au cœur d’une bataille d’influence ?

Autre élément troublant : le système de production de passeports. Selon des sources proches de la Primature, le système actuel est vétuste et obsolète, ce qui justifierait la volonté du Gouvernement de le moderniser afin d’assurer la fiabilité des documents émis. Ce dysfonctionnement serait d’ailleurs à l’origine des restrictions récentes d’accès imposées aux citoyens haïtiens par les autorités américaines, selon une source gouvernementale confidentielle.

Aucun nouveau contrat n’aurait encore été signé à ce jour. Mais ce dossier serait devenu un enjeu de rivalité politique, selon nos informations : le président du CPT souhaiterait conserver le contrat existant en raison de ses liens étroits avec le responsable de la compagnie actuelle. Il s’agirait donc, non d’un débat de fond sur la performance ou la sécurité nationale, mais d’un affrontement pour le contrôle d’un contrat juteux.


“Ceux qui nous dirigent devraient se battre pour la souveraineté, la sécurité et l’efficacité des services publics. Mais si ces informations s’avèrent exactes, elles montrent que certains se battent surtout pour préserver leurs intérêts économiques personnels, quitte à saboter l’action gouvernementale,” regrette un analyste interrogé par notre rédaction.

Une crise de confiance alimentée par les jeux de pouvoir

Dans un contexte de crise multiple où la population exige des résultats concrets, ces révélations jettent un lourd soupçon sur les motivations réelles de certains dirigeants de la transition. Les institutions ne peuvent pas fonctionner sur la base de querelles internes, d’attaques médiatiques, ou de calculs politiciens. Il en va de la crédibilité de l’État et de l’intérêt supérieur de la nation.

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